Église réformée
Le protestantisme
Le 31 octobre 1517, le moine allemand augustin Martin Luther, cloua sur la porte du château de Wittemberg, où il enseignait le Nouveau Testament, une affiche appelant à un débat théologique sur la vente des indulgences (sorte de « passeport pour le ciel » que l’Église promettait contre un don d’argent), avec une liste de 95 thèses à l’appui.
Il avait découvert dans l’épître aux Romains la Grâce de Dieu et s’opposait fermement à ce marchandage du salut proposé avec le slogan du moine Tetzel : « Dès qu’une pièce entre dans la caisse, une âme se libère du purgatoire ».
En 1520, il fut excommunié et traduisit la Bible en allemand et réforma peu à peu la liturgie et la société. Les grands axes de la Réforme sont « Sola Gratia », « Sola Fide », « Sola Scriptura ».
Ce mouvement passa rapidement en France, en Suisse, dans les pays du Nord de l’Europe et jusqu’en Hongrie. Très combattu par l’Église Catholique, les guerres de religions furent terribles pendant plusieurs siècles et les anathèmes se perpétuèrent pendant longtemps.
Au milieu du XXe siècle, grâce au Concile Vatican II et de nombreux théologiens, le mouvement œcuménique mit peu à peu un terme à ces divergences pour rechercher l’unité de tous les chrétiens par la prière et des engagements solidaires.
La traduction œcuménique de la Bible (TOB) fut l’un de ses premiers fruits.
Le protestantisme en Valais :
Il y eut un début de Réforme en Valais au XVIe siècle, mais la Diète finit par la refuser, et c’est au XIXe siècle que le protestantisme revint s’établir avec les ingénieurs protestants engagés pour la construction du chemin de fer, pour les industries de conserves, et également par le biais du tourisme anglais. Il y eut la fondation des premières chapelles et écoles protestantes et dès 1974, les paroisses s’unirent pour former l’Église Réformée Évangélique du Valais (EREV), qui compte 10 paroisses (dont 3 Haut-Valaisannes) et qui emploie 15 pasteurs et diacres.
Les paroisses sont organisées selon le système presbytéro-synodal. Les délégués du Synode se retrouvent deux fois par année en assemblée pour traiter différents aspects pratiques et théologiques de l’Église et son Conseil Synodal, formé par 7 personnes ministres (pasteurs ou diacres) et laïc est élu tous les 4 ans.
Elle est reconnue de droit public et est très engagée dans le dialogue œcuménique et depuis peu dans le dialogue interreligieux.
Le protestantisme est partagé en diverses branches :
Les églises luthériennes, réformées et anglicanes, qui datent du XVIe et se réclament de Martin Luther, Jean Calvin, Ulrich Zwingli ou de l’adoption de la Réforme par le roi Henry VIII.
Elles sont engagées dans le dialogue œcuménique et interreligieux et en débat avec la société et ses problèmes et promeuvent une interprétation du texte biblique en tenant compte de son évolution interne.
Les églises évangéliques, baptistes, assemblées des frères, méthodistes, pentecôtistes, sont de formation plus récente et regroupent des églises fondées sur une lecture littérale du texte biblique, des rites comme le baptême par immersion, et insistent sur la conversion au Christ comme base du salut personnel.